LAURÉATES ET LAURÉATS DU GRAND PRIX
Philippe Rahmy - Grand Prix Ramuz 2020
Philippe Rahmy, né à Genève en 1965 et décédé en 2017, était à la fois poète (Mouvement par la fin, Demeure le corps) et romancier (Béton armé, Monarques, Allegra, Pardon pour l'Amérique). Atteint de la maladie des os de verre, il a su, dans des textes qui questionnent de façon systématique les liens entre le corps et le langage, mettre en lien l’essence du récit et de la poésie, en développant une écriture aussi forte qu’habitée. Auteur engagé, il est à l'origine du site de création et de critique littéraires Remue.net.
En 2020, il reçoit le Grand Prix C. F. Ramuz à titre posthume.
Catherine Safonoff - Grand Prix Ramuz 2015
Catherine Safonoff, née à Genève en 1939, vit et travaille dans cette ville qu’évoquent la plupart de ses récits. Depuis La part d’Esmé (1977) jusqu’à Mineur et le canari (2012), en passant par Comme avant Galilée (1993) ou Autour de ma mère (2007), son œuvre explore avec finesse une manière originale de parler de soi, en prenant ses distances aussi bien de l’autobiographie classique que de l’autofiction, et en faisant preuve d’une belle inventivité formelle et stylistique.
Jean-Luc Benoziglio - Grand Prix Ramuz 2010
Né en 1941 en Valais, Jean-Luc Benoziglio a passé son enfance en Suisse où il a fait ses études. Établi à Paris depuis quarante ans, passionné d'histoire, il est l'auteur de quatorze romans pour lesquels il a reçu plusieurs prix. Dès son premier titre, Quelqu'un bis est mort (1971), sa marque de fabrique est «un humour noir et cinglant, un sens ravageur de la satire doublé d'un amour immodéré du jeu de mots –parfois de la facétie potache– au service d'une charge féroce, ainsi qu'une perception aiguë, profondément mélancolique, de la vanité de toute chose», écrit Aline Delacrétaz dans la revue Viceversa.
Les romans de Benoziglio sont empreints de la figure d'un père peu connu, disparu alors que l'auteur avait 25 ans. Ses pères en littérature? Il cite Laurence Sterne et son Tristram Shandy, James Joyce, Raymond Queneau et Georges Perec, ainsi que Rabelais, pour le rire bien sûr.
(Source: Culturactif)
Pierre Chappuis - Grand Prix Ramuz 2005
Né en 1930 à Tavannes dans le Jura, Pierre Chappuis a fait des études de lettres à Genève. En 1952, il s'installe à Neuchâtel, où il a enseigné la littérature française et où il réside encore aujourd'hui.
De 1969 (Ma femme, ô mon tombeau) à 2005 (Mon murmure, mon souffle; Éboulis et autres poèmes), il a publié en Suisse (Empreintes, La Dogana) et en France (José Corti) une douzaine de recueils poétiques ainsi que plusieurs ouvrages de réflexions et de lecture critique (Michel Leiris, 1973, André du Bouchet, 1979, Tracés d'incertitude, 2003).
Poésie du fragment, du discontinu, son œuvre cherche à reconstruire sur les éboulis d'un monde en ruine. Selon le poète lui-même, «la poésie ne fait pas toucher les choses qu'elle nomme, seulement les mots... Elle attise un désir qu'elle ne peut pas combler, dont le sens même fait défaut.»
Sur Pierre Chappuis:
Préface de Michel Collot à Éboulis et autres poèmes, Poche poésie, 2005.
Numéro spécial de la revue La Sape 1999.
Numéro spécial de la Revue de Belles-Lettres, 1999.
Roger Francillon, Histoire de la littérature en Suisse romande IV , (art. Marion Graf), Payot, 1999.
Annelise Grobéty - Grand Prix Ramuz 2000
Née en 1949 à La Chaux-de-Fonds, décédée en 2019, Annelise Grobéty a fait une entrée remarquée en littérature avec Pour mourir en février (Prix Georges Nicole, 1970). Son roman Zéro positif (1975) peut être considéré comme très représentatif du féminisme de sa génération. Après ses études de lettres, elle a fait du journalisme et a travaillé comme bibliothécaire et comme traductrice. Ses nouvelles et contes, La fiancée d'hiver (1984), Contes-gouttes (1986), Belle dame qui mord (1992) témoignent de l'originalité de sa quête poétique. Son roman Infiniment plus (1989), est selon le critique Georges Anex un «beau récit intense, dramatique et fervent, à la fois tourné vers un passé qu'il tente de ressusciter avec des joies et des plaies, ses découvertes, et vers un présent, non pas apaisé, mais réconcilié». Parmi ses ouvrages figurent également des contes pour enfants Le temps des Mots à Voix basse, (2001, Prix Saint-Exupéry-Valeurs Jeunesse de la francophonie 2001, Prix Sorcières 2002), Du mal à une mouche (2004).
Sur Annelise Grobéty:
Roger Francillon, Histoire de la littérature en Suisse romande IV, Payot, 1999.
Coll., 14 écrivains suisses, Éditions Verticales “Les Belles Étrangères”, 2001.
Coll., Pionnières et créatrices en Suisse romande, XIXème et XXème siècles, Payot, 2004.
Nicolas Bouvier - Grand Prix Ramuz 1995
Né à Genève en 1929, Nicolas Bouvier y fait des études de droit et de lettres. Sitôt libéré de son pensum, il part pour un voyage de trois ans (1953-1956) qui le conduira jusqu'au Japon. C'est de ce périple que sortiront les trois ouvrages les plus remarquables de cet écrivain voyageur: L'usage du monde (1963), illustré par son compagnon de route Thierry Vernet, retrace dans un registre savoureux le parcours de la Yougoslavie au Kurdistan. L'expérience de la solitude dans le monde hostile de Ceylan sera évoquée dans un récit fascinant Le poisson-scorpion (1981) alors qu'entre temps il avait consacré deux ouvrages au Japon: Japon, 1967 et Chronique japonaise, 1975.
De retour à Genève, il apprend le passionnant métier d'iconographe tout en continuant à voyager en Irlande et en Amérique du Nord où il est invité dans de nombreuses universités pour parler de la Suisse nomade. Il est aussi l'auteur d'un recueil de poèmes Le dehors et le dedans (1982). Ses Œuvres ont été réunies en un volume dans la collection Quarto (Gallimard).
Reconnu en France et dans le monde comme un des écrivains voyageurs les plus doués de sa génération, Nicolas Bouvier est décédé à Genève en 1998.
Sur Bouvier:
Roger Francillon, Histoire de la littérature en Suisse romande III, (art. Anne-Marie Jaton), Payot, 1998, p. 487-499.
Adrien Pasquali, Nicolas Bouvier, un galet dans le torrent du monde, Zoé, 1996.
Routes et déroutes. Entretiens avec Irène Lichtenstein-Fall, Métropolis, 1992.
Yves Velan - Grand Prix Ramuz 1990
Né en 1925 à Saint-Quentin (France), Yves Velan a fait des études de lettres à Lausanne. En raison de son engagement politique dans le parti communiste –qu'il quittera en 1957–, il est interdit d'enseignement dans le canton de Vaud. Il sera professeur à La Chaux-de-Fonds où il vécut. Il fit deux séjours au États-Unis comme professeur de littérature française à l'université de l'Illinois.
Son premier roman Je (1959) le situe dans la ligne d'Amiel mais par son écriture disloquée, il marque une rupture avec la tradition. Édité à Paris, ce livre l'impose comme l'un des écrivains les plus novateurs de Suisse. Si l'on a souvent comparé cet ouvrage à ceux des nouveaux romanciers, Velan s'est vite révélé inclassable, chacun de ses livres mettant au point une stratégie narrative nouvelle. Il publie encore deux romans La statue de Condillac retouchée (1973), Soft Goulag (1977) et un essai, Contre-pouvoir, où il s'interroge sur la culture et ses exigences. Il faut ajouter à ces ouvrages de nombreuses publications en revues, un “essai-poème”, Onir (1974), un conte, Le chat Muche (1986). Par ailleurs, on doit à Yves Velan au cours des années 1950 à 1980 une importante activité de critique publiée aussi bien en France, aux Etats-Unis qu'en Suisse romande. Yves Velan est décédé en 2017.
Sur Yves Velan:
Alain Nicollier, Henri-Charles Dahlem, Dictionnaire des écrivains suisses d'expression française, vol. 2, Éd. GVA, 1994, p. 874-877.
Roger Francillon, Histoire de la littérature en Suisse romande III, (art. Pascal Antonietti), Payot, 1998, p. 445-456.
La Revue de Belles-Lettres, n° 3 et n°4, “La machine Velan”, 1992.
Pascal Antonietti, Yves Velan, Payot, 2005.
Georges Haldas - Grand Prix Ramuz 1985
Né à Genève en 1917, d'une mère romande et d'un père grec, Georges Haldas y a fait ses études de lettres, puis a travaillé pour les éditions Rencontre. Très tôt engagé politiquement, il s'est d'abord fait connaître comme poète et c'est à ce titre qu'il tentera de cerner l'essence même de la création poétique dans plusieurs volumes réunis sous le titre général La Confession d'une graine (6 volumes de 1983 à 2003) et sous celui de L'État de poésie (14 volumes) Mais Georges Haldas est également essayiste et traducteur (Prix Schiller 1971 et 1977, Grand Prix de la ville de Genève 1971, Prix Taormina 1970). Ses chroniques Boulevard des philosophes (1966) et Chronique de la rue Saint-Ours (1973) ressuscitent le temps de l'enfance. D'autres comme La Légende des cafés (1976) évoquent les problèmes de la vie quotidienne dans les quartiers populaires de Genève. Georges Haldas est décédé en 2010.
Sur Georges Haldas:
Jean Vuilleumier, Georges Haldas ou l'état de poésie, L'Âge d'homme, 1982.
Roger Francillon, Histoire de la littérature en Suisse romande III, (art. Marianne Ghirelli), Payot 1998, p.333-342.
François Debluë et Jean Vuilleumier (éds), A la rencontre de Georges Haldas: essais et témoignages, en collab. L'Âge d'homme 1987.
Alice Rivaz - Grand Prix Ramuz 1980
Née en 1901 à Ropraz, Alice Golay est la fille du leader et journaliste socialiste Paul Golay. Après ses études secondaires à Lausanne, elle renonce à une carrière de musicienne et entre au B.I.T. (Bureau international du travail) à Genève, où elle fera toute sa carrière, à l'exception des années de guerre, au cours desquelles elle écrit sous le pseudonyme d'Alice Rivaz ses premiers romans Nuages dans la main (1940) Comme le sable (1946) et La paix des ruches (1947). Elle obtient en 1942 le Prix Schiller. C'est la première phase de son activité littéraire marquée par l'évocation du problème de la femme dans la société et du problème des minorités ainsi que par des réflexions sur l'amour et la solitude.
Ayant repris son activité au B.I.T. en 1946, la romancière doit attendre sa retraite, en 1959, pour disposer du temps indispensable à la création. Jusqu'à l'âge de quatre-vingt-cinq ans, Alice Rivaz alterne nouvelles, romans et textes autobiographiques. Lors de cette deuxième phase de créativité littéraire, elle dénonce l'égoïsme et l'indifférence de la société face aux humbles, Sans alcool, (1961); dans De mémoire et d'oubli, 1973, et surtout dans son chef-d'œuvre Jette ton pain, 1979, elle évoque son enfance, ses rapports avec sa mère et la difficulté pour une femme de devenir écrivain. Elle décède en 1998, à l'âge de 96 ans. En 2001, les Éditions de l'Aire ont entrepris de rééditer son œuvre. (D'après Wikipédia)
Sur Alice Rivaz:
Doris Jakubec, Daniel Maggetti (éds), Solitude surpeuplée, Femmes écrivains suisses de langue française, Éditions d'en bas 1990.
Roger Francillon, Histoire de la littérature en Suisse romande III, (art. Françoise Fornerod) Payot 1998, p. 299-311.
Roger-Louis Junod, Alice Rivaz, Éditions Universitaires Fribourg, 1980.
Françoise Fornerod, Alice Rivaz, pêcheuse et bergère de mots, 1998, Écriture 17-Écriture 48-Écriture 57.
Jacques Mercanton - Grand Prix Ramuz 1975
Né à Lausanne en 1910, Jacques Mercanton a fait des études de lettres couronnées par une thèse de doctorat sur les relations entre poésie et religion chez Maurice Barrès. Après des séjours d'études à Paris, Dresde, Londres et Florence –où il est, de 1938 à 1940, lecteur de français à l'université– il rentre à Lausanne et y enseigne le français d'abord au collège classique cantonal, puis à l'université de 1955 à 1979.
Ami de Joyce auquel il consacrera plusieurs études et témoignages, admirateur de Thomas Mann, lié également avec le grand islamisant Louis Massignon, Jacques Mercanton a mené de front une carrière de romancier et de critique.
Son humanisme tragique se trouve au cœur de son œuvre romanesque. Ses recueils de nouvelles et ses cinq romans (Thomas l'Incrédule, 1943; Le soleil ni la mort, 1948; La joie d'amour, 1951; De peur que vienne l'oubli, 1962 et son chef-d'œuvre L'été des Sept-Dormants, 1974) lui ont valu de nombreuses distinctions dont le Grand Prix C. F. Ramuz en 1975. Ses récits ont pour cadre des lieux riches en histoire: l'Italie, Prague la Bretagne, le Maroc, l'Engadine, l'Algarve ou les pays du Danube. Ses personnages sont tous porteurs d'un mystère ou d'un secret et sont hantés par le sentiment de leur précarité. Ils vivent de manière intense leur rapport à l'art, à la musique particulièrement. C'est ainsi qu'ils peuvent approfondir leur propre interrogation sur le sens de l'existence. Ses Œuvres complètes ont été publiées en 11 volumes aux éditions de l'Aire. Jacques Mercanton est décédé en 1996.
Sur Mercanton :
Jean Romain, Jacques Mercanton, un univers romanesque, Éditions Universitaires, Fribourg, 1991.
Roger Francillon, Histoire de la littérature en Suisse romande III, (art. Brooks La Chance), Payot, 1998, p. 377-388.
Brooks La Chance, Jacques Mercanton–Voix de l'Europe secrète, EPFL Press, “Le savoir suisse”, 2010.
Philippe Jaccottet - Grand Prix Ramuz 1970
Né à Moudon en 1925, Philippe Jaccottet a fait des études de lettres à l'université de Lausanne. Ami de Gustave Roud, il publie ses premiers poèmes chez l'éditeur Henry-Louis Mermod qui l'engage dans sa maison d'édition et lui permet de passer plusieurs années à Paris. En 1953, il s'installe avec son épouse Anne-Marie Haesler à Grignan dans la Drôme, où il réside encore aujourd'hui.
Son œuvre poétique (L'ignorant, Airs, Leçon, repris dans Poésie Gallimard 1971, Après quelques années, 1994), ses proses, (Éléments d'un songe, La promenade sous les arbres,...) ont fait de lui l'un des poètes les plus importants de sa génération, reconnu comme tel dans le monde entier. Son esthétique, exigeante et austère, est illustrée dans ses fragments critiques (L'entretien des Muses, Une transaction secrète, Écrits pour papier journal,...).
Traducteur des poètes grecs (Pindare), italiens (Ungaretti dont il a été l'ami), espagnols (Gongora), allemand (Rilke, Hölderlin), il a également fait connaître aux lecteurs francophones Robert Musil. Ses Œuvres, publiées sous la directions de Josée-Flore Tappy, ont paru chez Gallimard, dans la collection “Bibliothèque de La Pléiade“, en 2014.
Sur Philippe Jaccottet:
Jean Pierre Vidal, (dir.), Philippe Jaccottet, Payot, 1989.
Roger Francillon, Histoire de la littérature en Suisse romande III, (art. Michel Collot), Payot, 1998, p. 141-152 .
Renée Ventresque, (dir.), Philippe Jaccottet: La mémoire et la faille, Presses universitaires de la Méditerranée, 2002.
Aline Bergé, Philippe Jaccottet, trajectoires et constellations, lieux, livres, paysages, Payot, 2004.
Jean-Claude Mathieu, Philippe Jaccottet, l'évidence du simple et l'éclat de l'obscur, Payot, 2003.
Marcel Raymond - Grand Prix Ramuz 1965
Né à Genève en 1897, Marcel Raymond y a fait toute sa carrière de professeur à l'université, à part un séjour en Allemagne comme lecteur et trois ans d'enseignement à Bâle. Auteur d'une thèse sur L'influence de Ronsard sur la poésie française (1927), il se fait connaître surtout par son ouvrage De Baudelaire au surréalisme (1933), dans lequel il retrace l'évolution de la poésie moderne en s'interrogeant sur l'essence du langage poétique. Ses ouvrages postérieurs sur Paul Valéry, sur le baroque littéraire dont son disciple Jean Rousset sera le découvreur, sur Rousseau et la thématique de la rêverie ont fait de lui le maître incontesté de l’École de Genève.
Sa démarche critique repose sur le primat du texte: c'est en partant de la forme des textes qu'on peut dégager le sens et reconstituer le cheminement intérieur de l'acte créateur.
Ses œuvres autobiographiques, Poèmes pour l'absente, Le sel et la cendre, révèlent sur le tard un auteur dans la ligne de la spiritualité protestante.
Sur Marcel Raymond:
Georges Poulet, La conscience critique, José Corti, 1971.
Pierre Grotzer, (éd.), Albert Béguin et Marcel Raymond, José Corti, 1979 .
Arnaud Tripet, «L'Ecole de Genève: l'œuvre critique de Marcel Raymond», in Études romandes, 1980, p.5-22.
Roger Francillon, Histoire de la littérature en Suisse romande III (art. John Jackson), Payot 1998, p.519-522.
Charles-François Landry - Grand Prix Ramuz 1960
Né à Lausanne en 1909, après une enfance difficile et une jeunesse passée en partie à Paris et en Provence, Landry s'installe en Suisse en 1938 et y vit de sa plume en publiant des poèmes, des contes, des romans ( Diego, Reine, La Devinaize...), des biographies (Charles, dernier duc de Bourgogne; Davel) et d'innombrables articles de journaux. Son œuvre considérable reste en partie méconnue. Admirateur de Ramuz, il a peint comme lui les gens du peuple, artisans et ouvriers agricoles.
Ses publications lui valent la reconnaissance du monde littéraire romand et français: en 1935, il obtient le Prix des conteurs occitaniens; en 1938, le Prix Schiller pour Diego; en 1939 le Prix décerné par la revue Suisse romande. Le Mas Méjas est couronné par le jury du Prix de la Guilde du Livre; en 1951, le Prix Veillon distingue La Devinaize, son récit le plus achevé. Dès 1970, les Éditions Rencontre publient ses Œuvres choisies. Il meurt au château de Glérolles en 1973.
Landry est d'abord un conteur doué de ce que Thomas Mann appelait «le génie de la narration». Il sait peindre des caractères forts dans un cadre le plus souvent à l'écart (campagne provençale ou vaudoise). Ce conteur se double d'un moraliste qui plaide pour des valeurs simples de solidarité dans un univers malgré tout tragique.
Sur Landry
Roger Francillon, Histoire de la littérature en Suisse romande III, Payot, 1998, p. 246-250.
Alain Nicollier, Henri-Charles Dahlem, Dictionnaire des écrivains suisses d'expression française, vol. 1, Éd. GVA, 1994, p. 524-527.
Pierre-Olivier Walzer (dir.), Dictionnaire des littératures suisses, Éditions de l'Aire, 1991, p. 214-215.
Pierre-Louis Matthey - Grand Prix Ramuz 1955
Né à Nyon en 1893, ce fils de pasteur écrit ses premiers poèmes à seize ans et c'est en 1914 que les Cahiers Vaudois publient Seize à vingt, recueil dans lequel il exalte la joie du corps adolescent dans une langue qui échappe à toute censure protestante. Semaines de passion (1919) et Même sang (1920) sont des chants de deuil, des tombeaux pour l'ami défunt. Suivent vingt ans de silence ponctués par quelques brèves publications et traductions d'auteurs anglais (La tempête de Shakespeare montée en 1943 par Jacques Copeau.)
Dans la dernière partie de sa vie entre 1941 et 1970, date de sa mort, il publie cinq recueil de poèmes (Alcyonée à Pallène, Triade,...) et six volumes de traduction (Keats, Blake, Shelley...). Sa poésie, précieuse, dans la ligne de Mallarmé et de Valéry, a été considérée par Jean-Charles Potterat (dans L'ombre absoute) comme une conquête sur le chaos. Ses Poésies complètes ont été publiées en 1968 aux Cahiers de la Renaissance vaudoise.
Sur Matthey:
Études de Lettres 1972, n° 2 et n° 3, avec des articles de Gilbert Guisan, Philippe Jaccottet, Jean-Charles Potterat.
Roger Francillon, Histoire de la littérature en Suisse romande II, (art. Marion Graf), Payot 1997, p. 89-98.
Sous la dir. de Marion Graf et José-Flore Tappy, Poésies complètes, cinq vol., Empreintes 2016